Synopsis : 1980. Antonia est une jeune photographe de Corse-Matin, résidant à Ajaccio. Elle découvre au fil de sa vie et de ses engagements, que ses amitiés et ses amours se mélangent aux grands événements de l’histoire politique de l'île. Un film qui trace la fresque de toute une génération.
Thierry de Peretti revient en Corse après avoir exploré les arcanes de la police française dans "Enquête sur un scandale d'État", pour adapter le roman de Jérôme Ferrari, qui suit la vie d'une photographe-reporter sur deux décennies. Ce film offre une complémentarité avec "Une vie violente" et, d'une certaine manière, rectifie ses défauts. Alors que le didactisme pesait sur la description des luttes indépendantistes dans le précédent film, ce nouvel opus adopte une approche qui permet de les évoquer avec plus de finesse et d'humanité.
À son image est un récit initiatique qui explore la fascination complexe d'une photographe pour son sujet, en particulier dans le contexte du reportage journalistique confronté à la violence. Il s'agit d'une question pertinente à l'heure actuelle, car la femme photoreporter est également au centre du film Civil War d'Alex Garland, et le sera à nouveau dans le biopic Lee Miller qui sortira dans quelques semaines.
Car c'est plus qu'une question de simplement déplacer l'attention sur une journaliste, dont l'objectivité procure une perspective supérieure face à la passion dévastatrice des indépendantistes, opposés au pouvoir central. Le personnage d'Antonia est en effet immiscé dans ce drame, d'où elle témoigne aux côtés des conjointes ou des épouses qui, d'un air nerveux, attendent les arrestations, les libérations ou la menace imminente de la mort pour leurs hommes. Son parcours traverse non seulement l'île, mais s'étend également au-delà, à travers une quête d'émancipation qui se heurte principalement à l'universalité des luttes, et à la récurrence impitoyable de la violence.
